Scandale de l’abattoir SOGEVAL : on avance enfin!

Un scandale de plus dans un abattoir, suite à une vidéo de L214.

Mais cette fois ci, l’abattage « sans étourdissement » est clairement mis en cause, à la fois par cette association, que nous félicitons, mais aussi par les medias. Cette prudence de langage désigne bien sûr l’abattage rituel, halal et casher, sachant que le halal constitue l’essentiel des abattages.  Et comme dit le philosophe Olivier Rey, à partir d’une certaine échelle la quantité modifie la nature d’une chose. Sur les plateaux les débats tournent autour du thème : « faut-il interdire l’abattage halal ? » Réponse oui à plus de 85% !

Cette vidéo est riche d’enseignements

  • Tout d’abord en matière de souffrance, les images sont sans appel : les animaux se débattent alors qu’ils sont suspendus .  Ce ne sont pas des réflexes comme l’affirmait sur un plateau  avec mauvaise foi un partisan de l’abattage rituel car les animaux, la gorge tranchée cherchaient à relever la tête ce qui est caractéristique d’un état de conscience.
  • Tous les animaux passent par le piège rotatif, caractéristique de l’abattage rituel, et ceux qui sont étourdis le sont de façon irrégulière pour deux raisons : 1° la position face à l’animal dont la tête n’est pas immobilisée entraine des mouvements de retrait de l’animal qui rendent l’opération aléatoire, 2° les opérateurs qui pratiquent au quotidien l’abattage rituel ne sont certainement pas entrainés,  s’accoutument à la souffrance animale, voire même s’en fichent complètement…
  • Le scandale dont on ne parle jamais, est l’effondrement de l’hygiène, bien visible sur la vidéo : du sang partout, des animaux traînés par terre, des régurgitations de contenu de l’estomac. Ce dernier est riche en bactéries antibio-résistantes  qui seront  disséminées à tous vents.  Ceci est lié à la section, lors de la saignée, de l’œsophage et de la trachée interdites pour raisons d’hygiène par la loi sauf…pour raisons de pratique religieuse.  Or les problèmes d’antibio-résistance sont reconnus par toutes les instances sanitaires comme un problème majeur de la médecine. Vigilance Halal a d’ailleurs commandé une expertise officielle sur ce sujet au Dr Thillier, expert judiciaire européen indépendant reconnu en sécurité sanitaire (procès de l’amiante et de la vache folle entre autres). Son rapport sera disponible fin Avril et servira de base à une action devant la Cour de Justice de l’Union Européenne.
  • La réaction des « autorités » sanitaires est affligeante : la préfecture de la Dordogne indiquait dès mercredi 19 février qu’au premier visionnage, il n’y avait « pas de mise en évidence de non-conformité à la réglementation » dans les images diffusées par l’association animaliste  et que ces dernières « ne reflètent en aucun cas une souffrance ou un état de conscience de l’animal ». ( journal  Sud Ouest du20 Fevrier). Je tiens à leur disposition, en tant qu’ancien vétérinaire inspecteur des abattoirs la liste des infractions repérables sur la vidéo notamment en matière sanitaire. Incompétence, paresse, complicité, malhonnêteté, corruption… ? Toutes les hypothèses sont possibles. Mais nos actions judiciaires nous ont permis, au bout de 7 ans de procédures, de démontrer qu’il n’y avait aucun contrôle de l’usage de la dérogation à l’etourdissement !!!
  • Cet abattoir ultra moderne de la société SOBEVAL est la propriété de la multinationale néerlandaise VANRIE, leader mondial de la viande de veau. C’est le symbole de l’évolution de notre société où la puissance financière entraîne toutes les dérives. Au détriment d’ailleurs des intérêts des éleveurs, des bouchers et des consommateurs. Ce scandale résulte de l’alliance du mercantilisme et de l’obscurantisme religieux que Vigilance Halal dénonce depuis sa création en 2012.

Se pose maintenant la question de l’interdiction de ce mode d’abattage.Il faudra du courage politique…, encouragé par un vaste mouvement d’opinion : réveillons-nous ! Il faut que le public sache que seul l’étourdissement de l’animal permet une saignée précise et propre épargnant la trachée et l’œsophage car l’animal ne bouge pas. On allie ainsi hygiène et respect de l’animal : si on étourdissait seulement l’animal en laissant pratiquer un égorgement rituel complet le scandale sanitaire persisterait. C’est ce que nous essayons, pour l’instant en vain, de faire comprendre aux associations de protection animale qui ne veulent voir que l’étourdissement.

Le justificatif religieux de toutes manières n’est pas recevable : si les mayas ou les aztèques étaient encore parmi nous laisserions nous pratiquer les sacrifices humains ?

La modernité n’a pas que des bons côtés, mais il serait malgré tout judicieux que certaines religions en acceptent les progrès scientifiques.

Alain de Peretti

6 réflexions sur “Scandale de l’abattoir SOGEVAL : on avance enfin!”

  1. Bravo pour cette percée dans les médias.
    Faudra-t-il encore un grand scandale sanitaire pour obliger le respect de la loi ?
    Le prefet, relais obligé du pouvoir, décrète l’incompétence des hommes des maires – interdit glyphosate de Langouët – puis maintenant des hommes du métier – vétérinaire !
    Serait-i donc partis-pris sous l’emprise d’obscures raisons ?
    Où est notre belle démocratie ?
    Et pendant ce temps, le peuple français, deuxième mangeur de hamburger après les américains, ingurgitent des eutérocoques sans conscience des dangers qui le guettent…
    Informer par la science la raison suffira-t-il à obtenir justice?
    Continuons le combat malgré tout.
    Merci M. de Peretti

  2. il faut frapper sur la table car le rituel est d’abord un mot incompris par les gens ; le halal est interdit et c’est fini ; nos abattoirs ne doivent pas accepter cette situation et saisir la justice ; les associations aussi ; les musulmans se font leur rituel dans leurs abbatoirs payes par eux mais controles par nos services veterinaires ; il faut creer une association anti halal nationale et manifester aves les gilets jaunes ; son nom gorge rouge serait mediatique ;

  3. Votre homologue, le Dr Martial Albar, ex- inspecteur des services vétérinaires durant quinze ans, dénonçait aussi les accomodements coupables de la DSV, ignorant volontairement ces abominations, se bornant à l’inspection sanitaire. Il est devenu consultant en sécurité alimentaire privé, témoignant pour L-214, visible sur leur blog en date du 26 février 2016.
    Avec le rapport du Dr Gilbert Mouthon, expert près les tribunaux.
    Mais rien ne change, faute de courage et de volonté politique!

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