Au sujet du Coronavirus et de l’abattage rituel dans les abattoirs

Ces dernières semaines de nombreux « clusters » (pourquoi ne pas dire « foyers » ? !) d’infection   dans les abattoirs par le fameux coronavirus, vedette des médias, ont défrayé la chronique, en France mais aussi dans de nombreux pays.

Aussitôt, des associations  et groupes « végans » ont dénoncé la responsabilité de la consommation de viande dans la genèse de toutes les maladies. Comme si les végétaux, notamment dans les structures de type industriel, n’étaient pas eux aussi à l’origine de nombreuses intoxications et pathologies : entre autres, aflatoxines et mycotoxines, ergot de seigle, colibacilloses, salmonelloses etc. Mais passons, l’inculture et le dogmatisme sectaire de ces groupes de bobos citadins est insondable. Ils pensent sans doute que la nature est bonne, et que la vie est un long fleuve tranquille.

Ces foyers s’expliquent, de façon rationnelle cette fois, par divers facteurs :

1° les conditions d’environnement dans un abattoir sont favorables à la diffusion des germes et virus, du fait de l’humidité et du froid, ou tout le moins des variations importantes de température dans les frigos. Le mélange d’animaux venant de tous horizons, parfois lointains, et porteurs de germes et virus  est aussi un facteur important.

2° Les abattoirs sont des lieux où l’hygiène est fondamentale, surtout les grandes structures industrielles, du fait de cette activité spécifique. Napoléon, d’ailleurs, avait pris un décret d’éloignement des abattoirs des centres villes pour des questions d’hygiène. La moindre faute d’hygiène se paie cash ! C’est pour cela que l’abattage rituel est à bannir de façon absolue du fait des souillures qu’il entraîne. Or la plupart des abattoirs pratiquent maintenant de façon massive cet abattage. Nous avons d’ailleurs commandé un rapport d’expertise sur l’antibiorésistance et la virulence des souches de germes d’origine animale qu’on rencontre maintenant en médecine de ville et hospitalière. Il semble maintenant probable que la généralisation de l’abattage rituel soit à l’origine de ces problèmes graves.

3° Le personnel est un des éléments le plus important. Le travail est ingrat, mal payé, et le recrutement est difficile. Il est de plus en plus fait appel à de la main d’œuvre immigrée, sans formation, comprenant mal les consignes, habituées à des normes d’hygiène peu contraignantes. Ils sont logés dans des foyers où la promiscuité est importante. Il est donc prévisible que le coronavirus s’y developpe  facilement du fait de toutes ces conditions. Le Pr Raoult parle d’ailleurs de maladies d’écosystème à propos de ces virus respiratoires saisonniers. Nous y sommes !

Au sujet du Pr Raoult, et pour conclure voici une anecdote en relation avec notre sujet  qui illustrera le rapport hygiène de l’abattoir et santé humaine. Il y a démontré  sa haute compétence médicale, qui consiste à observer de façon pragmatique sur le terrain. En 1996 sévissait à Briançon une épidémie de Fièvre Q, maladie grave commune à l’homme et aux animaux. L’origine de cette épidémie restait mystérieuse malgré toutes les recherches. Le Pr Raoult fût donc appelé et se rendit sur place. Après une enquête de 2 jours où il a arpenté toute la ville, il a trouvé l’origine : l’abattoir de la ville qui se trouvait à proximité de la base d’hélicoptères de la gendarmerie. Le brassage de l’air par les pales des hélicoptères diffusaient sur de grandes distances les germes de l’abattoir jusqu’à la ville. Il y eut un conflit avec le maire de Briançon, un vétérinaire, qui ne voulait pas reconnaître la responsabilité de l’abattoir ! Cela ne vous rappelle rien ?

Alain de Peretti

1 réflexion sur “Au sujet du Coronavirus et de l’abattage rituel dans les abattoirs”

  1. – Sébastien Mouret. Élever et tuer des animaux. PUF/ Le Monde
    – Catherine Rémy. La fin des bêtes. Une ethnographie de la mise à mort des animaux; Etudes sociologiques. Economica
    – Florence Burgat et Robert Dantzer. Les animaux d’élevage ont-ils droit au bien-être? INRA

    7ème avis de l’INRA sur le bien-être de l’animal d’élevage, 12 octobre 2015.

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